Catégories: Actualités, Editorial
« Entre le passé où sont nos souvenirs et l’avenir où sont nos espérances,
il y a le présent où sont nos devoirs »
Antoine de St Exupéry
Déjà le temps des vœux !
Fini Noël, moment de joie pour les uns, de solitude pour d’autres, le temps du bonheur partagé fort de l’amour familial et de l’amitié qui nous rend heureux. Nous voici invités à écrire les pages d’une nouvelle année
Que sera-t-elle ?
Si beaucoup d’évènements nous sont étrangers, elle dépendra également beaucoup de nous !
La période des vœux est l’occasion de jeter un dernier regard sur l’année passée. Rien de très remarquable à conserver dans nos mémoires, lendemain de crise oblige, avec, une reprise économique et un taux de croissance largement insuffisants pour faire reculer le chômage, année marquée par le renchérissement du prix des matières premières, des logements, et un fossé sans cesse plus grand entre pays riches et pays pauvre et, des inégalités qui ne cessent de se creuser …
Le temps aussi, pour tous les pays, de voir maîtriser les déficits, de raboter les acquis sociaux, que personne ne peut plus payer trop longtemps distribués à crédit : diminution des prestations versées, recul de l’age de la retraite … Une gouvernance mondiale implicite a vu le jour, qui uniformise les politiques économiques et sociales.
Tous les gouvernements de gauche et de droite sont contraints au même équilibre : Grèce, Espagne Angleterre, France … sous peine d’être déclassés par les agences de notation et d’être obligés d’emprunter à des taux exorbitants !
Nous payons des années de dérive de la dette qui nous prive de toute marge d’action.
La France a plutôt mieux résisté aux conséquences de la crise mondiale grâce aux mesures de relance, de soutien à des secteurs essentiels de notre économie et à des mesures sociales.
L’année 2010 restera marquée par le vote de la réforme des retraites : celle-ci vise à reculer l’âge légal pour assurer la pérennité du système de retraite par répartition, les actifs payant pour des retraités de plus en plus nombreux du fait de l’allongement de la vie.
Il est étonnant que cette réforme n’ait pas été mieux soutenue car elle vise avant tout à garantir le paiement des petites retraites ! La France a placé l’âge légal de la retraite à 62 ans, le gouvernement socialiste espagnol à …67 ans !
Le clivage et l’affrontement droite-gauche sont-ils encore opportuns lorsqu’il s’agit d’assurer la pérennité de notre système social ?
Alors que s’engage une réflexion sur la fiscalité, comment ne pas s’inquiéter de voir proposer dans le financement du programme de certains partis politiques l’alourdissement des prélèvements ?
C’est tout le contraire de ce qu’il faut faire !
Il faut cesser de taxer la création des richesses et les forces vives qui entreprennent, d’autant plus que les classes moyennes sont privées de toute redistribution.
L’initiative, le travail sont sources de richesses pour toute la communauté ! Oui aux prélèvements, à condition qu’ils aient vocation à financer l’investissement, l’éducation et la recherche, la formation et l’innovation, les missions régaliennes de l’Etat, facteur de cohésion et de solidarité, mais attention à ne pas démotiver l’entreprenariat.
On peut aussi légitimement s’interroger, aujourd’hui, sur l’efficacité de cette redistribution lorsque l’on voit la paupérisation de millions de nos concitoyens,
Il ne faut pas non plus dissuader le travail, or trop peu d’écarts existent entre le salaire minimum payé et les minima sociaux versés.
Les salaires sont trop bas , trop de conventions collectives prévoient un salaire minimum de branche inférieur au SMIC !
Il y a là une injustice à combler, que ce soit dans l’agro-alimentaire la transformation, la grande distribution ou même la fonction publique territoriale ou hospitalière …
Une conférence sur les salaires, dès le début 2011, devrait être engagée pour revaloriser sensiblement les salaires. Très concrètement les salaires inférieurs à 1,2 SMIC devraient être exonérés de prélèvements sociaux. Pour cela, il faut relancer le dialogue entre partenaires sociaux, basé sur la confiance. La rémunération n’est pas exclusivement le salaire elle doit également inclure la couverture santé, les garantie accident de la vie la prise en charge de la mutualisation du risque dépendance le crédit emploi formation.
La réforme du financement de la dépendance devra concilier l’exigence de solidarité et, d’incitation à souscrire des contrats dépendance autour d’objectifs fondés sur l’exigence de dignité et d’humanité.
Sur le plan monétaire, l’euro doit être conforté car la monnaie, contrairement à ce que prétendent les opposants à l’Europe est une chance, un rempart.
Même s’il est vrai que la parité avec les autres monnaies n’est pas en faveur des européens, mieux vaudrait engager une vraie et utile réflexion sur « la passoire » qu’est devenue l’Europe face aux produits fabriqués à travers le monde au détriment de tous critères et de toutes normes sociales, salariales, environnementales, éthiques …
C’est là la vraie source de la destruction de nos emplois et de notre faible compétitivité.
L’année 2011, année ou la France préside le G 20 est aussi l’occasion d’une meilleure régulation et transparence de la finance mondiale et d’une lutte accrue contre les fléaux du recyclage de l’argent sale, des produits des trafics en tout genre, à condition qu’au delà des seules déclarations d’intention, émergent enfin, une institution mondiale nouvelle, susceptible de décliner les grands principes et exigences de traçabilité car à ce jour, plus de la moitié des mouvements financiers ne sont pas contrôlés et sont à l’abri dans des territoires non coopératifs …
Pour le Monde, le temps des initiatives concrètes est venu car, de partout, monte un bruit sourd, celui des injustices qui deviennent insupportables : près d’un milliard d’êtres humains meurent de faim et n’ont pas accès aux ressources les plus élémentaires, deux milliards d’enfants sont privés d’éducation et de scolarité, jamais les objectifs du millénaire de l’ONU n’ont pris autant de retard et la paix menacée par les conflits qui prospèrent sur le terreau de la pauvreté, de la corruption, de l’ignorance, de la haine.
Le temps est à l’action, aux initiatives et décisions concrètes à bâtir sur un faisceau d’exigences, Sociales, Environnementales, Ethiques, qui replacent au premier rang du dialogue planétaire, les mots Education, Dialogue, Compréhension, Tolérance, Respect…
L’action politique doit concrètement s’appuyer sur les Valeurs Universelles, dont la République Française dans laquelle nous vivons est dépositaire aux yeux du Monde et porte un nom : celui d’un Idéal qui nous oblige bien loin de la médiocrité ambiante, et qui s’imposera dans les temps à venir.
Alors peu importe les personnes, ce qui compte, c’est de privilégier le « vivre ensemble », la vérité, de contenir les promesses insensées, de regarder en face la réalité d’un Monde épouvantablement dangereux et inquiétant.
Jamais la paix n’a été aussi menacée dans diverses régions du Monde. Prenons garde à maintenir éveillé en nous, l’idéal européen, œuvre sans précédant de réconciliation entre des peuples hier ennemis. N’oublions pas que l’Europe a été source de paix et de prospérité.
Il est urgent de concrétiser l’Euro-méditerranée dans une exigence de développement durable et de compréhension mutuelle des deux rives depuis trop longtemps éloignées.
L’Europe est aujourd’hui confrontée aux menaces nationalistes, au repli sur soi, à la peur, celle qui paye dans les urnes dès lors que « l’autre » est montré du doigt comme la cause de tous les maux.
Notre pays, La France, doit continuer à représenter plus que jamais aux yeux du monde le symbole des Valeurs Universelles incarnées dans la dévise républicaine, laquelle peut être aussi un Idéal partagé dès lors que nous sommes guidés par une conscience collective qui rassemble tous les hommes de bonne volonté, d’opinions, d’originespour œuvrer, ensemble, au-delà des divisions puériles à en faire sur la scène internationale un symbole d’intégration, de compréhension, facteur de paix, et, sur la plan national un pays apaisé susceptible d’unir, de se surpasser à un moment où l’Histoire du Monde vacille, où les chemins s’entrecroisent et qu’il nous faut être à la hauteur de nos responsabilités quelles soient dans nos cercles de vie respectifs, ou pour ceux, élus de la Nation, à la hauteur des exigences du temps présent !
Alors,faisons de l’année 2011 une année utile et redonnons Confiance et Espoir !
Michel HUNAULT, le 31 décembre 2010