LE NECESSAIRE SURSAUT !

Catégories: Actualités, Editorial

Le climat politique est détestable.

A l’Assemblée Nationale, comme dans l’opinion, le doute est distillé sur l’intégrité du Ministre chargé de la délicate réforme des retraites.

Il est curieux que ceux qui prônent la présomption d’innocence s’acharnent dans des accusations infondées.

Si des maladresses sont regrettables, (le fait d’être Ministre du Budget et Trésorier d’un parti politique), il faut rappeler que c’est, sous l’impulsion du Président Nicolas SARKOZY, que la loi anti-corruption dont je suis le rapporteur a été votée sans les voix de l’Opposition !

Cette loi est venue compléter des dispositions de moralisation et de financement de la vie politique.

Faut-il rappeler que les personnalités politiques sont considérées comme des personnalités exposées dont les comptes sont surveillés !

En cas de mouvements suspects, c’est la cellule TRACFIN qui doit adresser les doutes à la justice !

La commission nationale du financement de la vie politique est chargée de surveiller et encadrer le financement des partis politiques.

Alors, pourquoi jeter le doute ? C’est affaiblir la classe politique toute entière !

Charge d’enseigner à l’IEP Sciences-Po Paris, j’ai invité Eric Woerth, alors Ministre du Budget, pour évoquer la lutte contre les paradis fiscaux, lieux de recyclage de l’argent sale, refuges des produits de la corruption et du crime organisé, des filières de drogue et d’immigration clandestine.

L’intégrité d’Eric Woerth ne peut être mise en cause. Je ne peux pas concevoir que, chargé de lutter contre l’évasion fiscale, Eric Woerth ait pu couvrir l’évasion fiscale de Madame Bettencourt !

Arrêtons de jeter en pâture l’honneur d’un homme chargé de mettre en œuvre la réforme des retraites.

Les Français perdent confiance alors qu’il est nécessaire de susciter leur adhésion et concourir à la cohésion nationale, au moment où il faut défendre notre modèle de retraite menacé de faillite.

Dans tous les pays du monde, la crise économique, conséquence de la crise financière, a suscité un consensus.

L’Histoire retiendra l’irresponsabilité de celles et ceux qui, par leurs graves accusations, sapent les fondements de notre Pacte Républicain déjà si fissuré.

Si l’on n’y prend pas garde, le jour est proche où les ennemis de la République triompheront de ceux qui sont animés et soucieux d’un Idéal qui croit à la grandeur de l’engagement public !

Il faut garder sang-froid et sérénité. Il en va de l’Avenir de la France !

Michel HUNAULT, le 1er Juillet 2010