Catégories: Assemblée Nationale, Questions écrites au gouvernement, Solidarité
Question écrite du 22 novembre 2011
Texte de la Question
M. Michel Hunault interroge M. le secrétaire d’État auprès de la ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement, chargé du logement, sur la situation d’urgence à laquelle est confrontée l’Association pour le logement des grands infirmes dans le traitement des dossiers de financement de travaux de logement à l’égard des personnes confrontées à des situations de handicap dans ce domaine, et plus particulièrement aujourd’hui en raison des conséquences collatérales de la récente « réforme » du 1 % logement. Plusieurs centaines de familles sont confrontées à des situations de handicap très difficiles en matière de logement car deux problèmes se posent : une question d’urgence, puisque près de 300 dossiers de familles, dossiers d’ores et déjà validés ces deux dernières années, sont bloqués dans l’impossibilité de voir concrétiser un projet d’adaptation du logement qu’elles ont entamé en 2010, voire 2009, et pour lequel les critères en vigueur au niveau du 1 % logement, depuis le 1er janvier interdisent à présent d’honorer les accords passés auprès de ces familles, les plongeant dans des difficultés administratives et financières considérables ; une question de fond, sur l’avenir des aides apportées aux personnes en situations de handicap, si aucune mesure n’est prise dans le cadre des négociations en cours entre l’État et les partenaires sociaux à propos de la nouvelle convention d’Action logement. Les maisons départementales des personnes handicapées ont continué d’adresser naturellement à l’Association des demandes nouvelles desquelles, entre le 1er janvier 2011 et le 30 juin 2011, il ressort après études des dossiers que 172 familles auraient dû logiquement se voir accorder une aide financière en vue de l’adaptation de leur logement. Malheureusement, cinq mois plus tard, si la situation pour ces familles n’a absolument pas évolué, pour la sa part, l’ALGI est à présent au bord du dépôt de bilan. C’est dans ces circonstances qu’il lui demande que les dossiers soient débloqués dans les meilleurs délais.
Texte de la Réponse du Gouvernement du 17 avril 2012
Il existe aujourd’hui plusieurs mécanismes pour aider les familles à faire face aux dépenses d’adaptation de leur logement au handicap : principalement une prestation légale (la prestation de compensation du handicap (PCH)), les aides de l’Anah, le crédit d’impôt « accessibilité » et les aides d’Action logement (ex : 1 % logement). Pour instruire ces dernières, Action logement recourait jusqu’à présent aux services de l’Association pour le logement des grands infirmes (ALGI). Longtemps distribuées sous forme de prêts et de subventions, les aides d’Action logement ont été réduites puis suspendues en 2010, faute de ligne budgétaire pour les Pass travaux. Il en est résulté des difficultés financières pour les familles demandeuses, et pour l’ALGI dont la rémunération prenait principalement la forme de frais de dossiers. Conformément aux engagements du Gouvernement, plusieurs décisions récentes ont permis de sortir de cette situation préjudiciable à de nombreuses familles. Pour le stock de dossiers de 2010, Action logement a décidé de débloquer une enveloppe permettant d’apporter une réponse aux cas qui le justifient, dans la limite de 1,4 M€. Pour permettre à l’association de couvrir les frais de gestion de ces dossiers, l’Etat a décidé de lui accorder une subvention exceptionnelle de 50 000 €, partagée entre les ministères chargés du logement (30 000 €) et du handicap (20 000 €). Les engagements pris vis-à-vis de ces familles sont ainsi tenus. Pour le flux des nouveaux dossiers, l’Etat a décidé, en lien avec les partenaires sociaux, d’ouvrir une enveloppe de Pass travaux de 250 M€ par an sur le triennal 2012-2014, dont une partie sera réservée à l’adaptation du logement au handicap. Pour cette seule action, d’ailleurs, une partie des aides pourra continuer à être distribuée sous forme de subventions, afin de tenir compte du besoin particulier de solvabilisation des ménages concernés. La nouvelle définition des emplois du 1 % logement ne remet donc pas en question l’engagement d’Action logement en faveur des personnes handicapées. Deux questions restent à traiter : l’éligibilité aux aides d’Action logement et leur mode de distribution. Sur ces deux points, il appartient au conseil de surveillance de l’Union des entreprises et des salariés pour le logement (UESL), et à lui seul, d’arrêter ses choix. S’agissant de l’éligibilité, l’Etat a appelé l’attention d’Action logement, qui souhaite se recentrer sur les salariés, sur la spécificité du lien qu’entretiennent les personnes handicapées avec le monde du travail, afin d’éviter que des règles trop restrictives sur ce point ne réduisent la portée des aides. S’agissant du mode de distribution, Action logement doit opter entre le statu quo, c’est-à-dire le maintien de la collaboration avec l’ALOI, si l’efficience d’un tel partenariat le justifie, et une distribution par le canal classique des collecteurs. La question de l’avenir de l’ALOI ne se confond donc pas avec celle, plus générale, de la politique d’adaptation du logement au handicap : les aides qu’elle distribue ne sont pas remises en cause dans leur principe, et leur distribution sera assurée, le cas échéant par d’autres canaux, si Action logement le décide. Plus généralement, le Gouvernement a décidé de considérer la politique d’adaptation du logement dans sa globalité, et d’en améliorer la cohérence. A cette fin, il a décidé la création d’un groupe de travail au sein du Conseil national de l’habitat (CNH), auquel il appartiendra de recenser l’ensemble des aides existantes en la matière, de vérifier leur bonne articulation et de recommander, le cas échéant, les adaptations qui paraîtraient nécessaires pour en améliorer l’accès et l’efficacité.