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Le Parlement discutera, le 7 septembre prochain de la réforme des retraites.
De quoi s’agit-il ?
Assurer le financement et la pérennité de notre système de retraite par répartition.
La France compte plus de quarante régimes de retraite et l’évolution démographique menace la pérennité et la solvabilité de notre système.
L’enjeu est de pérenniser le financement des retraites alors que la branche retraite de la sécurité sociale est en lourd déficit.
L’État doit être garant de la justice et de l’équité.
Toutes les démocraties du monde, les pays Européens (gouvernements de gauche et de droite) ont allongé la durée de cotisation et reporté l’âge légal de la retraite.
Il ne peut en être différemment dans notre pays !
Pour autant, il nous faut prendre en compte la pénibilité (travail à la chaîne, répétitif, mal payé….), les périodes chômées, la situation spécifique des mères de famille qui ont sacrifié leur vie professionnelle pour l’éducation des enfants.
Ce sera tout l’enjeu de la discussion parlementaire qui s’ouvrira le 7 septembre dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale.
Le gouvernement se dit prêt à la discussion : c’est heureux et souhaitable !
Si l’âge de 62 ans n’est pas raisonnablement discutable, le report à 67 ans de l’âge pour prétendre à un taux plein pose des questions pour des situations spécifiques dont l’équité exige que le projet gouvernemental soit amendé.
La réforme des retraites s’inscrit dans une démarche ô combien plus exigeante : maîtriser les finances publiques dont les déficits sont préoccupants.
Auteur d’une proposition de loi datant de 2006, redéposée au début de cette législature, visant à exiger l’équilibre de nos finances publiques, je regrette qu’il ait fallu attendre les menaces des marchés financiers pour que cette prise de conscience soit aujourd’hui partagée.
Creuser les déficits, c’est augmenter la part du budget consacrée au remboursement de la dette et donc priver le gouvernement de toute marge de manœuvre pour financer les investissements pourtant indispensables et, répondre aux attentes légitimes de nos concitoyens dans des domaines aussi essentiels que l’éducation, la sécurité, la solidarité, les transports, le logement…
Le débat sur le retraites n’est ni de droite, ni de gauche : il s’impose à tous les responsables politiques de France, mais aussi aux partenaires sociaux !
Les choix proposés par le gouvernement visent à garantir le montant des retraites et donc à assurer la pérennité de leur financement.
Reste que sur certains points, l’écoute et le dialogue, notamment avec les partenaires sociaux, au premier rang les syndicats, s’imposent dans une exigence de respect mutuel.
Mais, il y a un point qu’il ne faut jamais perdre de vue : une catégorie de nos concitoyens ne possèdent rien, et les aléas de la vie : le handicap, la maladie, le chômage, l’absence de formation, exigent vis-à-vis d’eux un devoir de solidarité sans faille. C’est l’un des piliers de notre modèle républicain : faire du mot solidarité une exigence de tous les instants.
Au-delà du débat sur les retraites, le financement de la dépendance des personnes âgées sera un nouveau chantier qui ne trouvera une conclusion acceptée que si l’on concilie solidarité (à travers l’APA) et l’assurabilité d’un risque éventuel de dépendance.
L’enjeu humain est énorme ; les différents mécanismes envisagés devront permettre de créer et de financer le maintien à domicile, de créer des emplois par milliers à condition de veiller à leur professionnalisation et à sécuriser l’épargne consacrée au financement de la dépendance.
Il s’agit là d’enjeux considérables qui méritent dialogue, écoute, respect mais aussi … des décisions : c’est de la responsabilité des élus !
Michel HUNAULT, le 23 Juillet 2010