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Assemblée nationale
XIIIe législature
Session ordinaire de 2010-2011
Compte rendu intégral
Deuxième séance du mardi 9 novembre 2010
Question d’actualité
Situation des éleveurs de viande bovine
M. le président. La parole est à Michel Hunault, pour le groupe Nouveau Centre.
M. Michel Hunault. Monsieur le ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, je vous interroge une nouvelle fois, au nom du groupe Nouveau Centre sur les problèmes agricoles et, plus spécifiquement, sur la situation des plus difficiles que rencontrent les producteurs de viande bovine.
Comme vous le savez, les prix pratiqués aujourd’hui ne couvrent même pas les coûts de revient des éleveurs de viande bovine. Du coup, ils n’en tirent aucun revenu alors que, depuis de nombreuses années, ils font des efforts sans précédent pour améliorer la qualité et la traçabilité de la viande et respecter les normes environnementales et ils sont confrontés à l’importation de viande en provenance notamment du Brésil.
Je sais, monsieur le ministre, que vous êtes, comme le Gouvernement, attentif aux difficultés rencontrées par les producteurs de viande. Au-delà de leurs revenus, se pose le problème de toute la filière car le prix pratiqué pour les consommateurs peut être multiplié par quatre par rapport au prix d’achat. Les éleveurs méritent non seulement un soutien mais également des mesures très concrètes pour assurer leur trésorerie et leur permettre de dégager un revenu. À l’heure où nous parlons, le prix des bêtes vendues est en dessous de ce qu’il était il y a vingt ans. Il est donc urgent d’affirmer une volonté politique. C’est ce que, comme le groupe Nouveau Centre le fait depuis plusieurs années, nous vous demandons à nouveau aujourd’hui, monsieur le ministre, et, au-delà, de prendre des mesures tant au plan national qu’au plan communautaire car le problème ressortit de la compétence européenne.
Je suis confiant dans votre réponse, monsieur le ministre, mais c’est un cri de désespoir que je lance aujourd’hui au nom de mes collègues du Nouveau Centre. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC et sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche.
M. Bruno Le Maire, ministre de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche. Monsieur Hunault, le Gouvernement est tout entier aux côtés des éleveurs. Il connaît leur situation difficile et il n’accepte pas que les prix à la production ne cessent de baisser quand le consommateur, mois après mois, paie sa viande toujours plus cher. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)
Face à la situation de crise que nous connaissons actuellement, notamment le blocage des abattoirs, j’ai réuni l’ensemble des acteurs de l’interprofession bovine ce matin au ministère de l’agriculture et leur proposer un plan de sortie de crise en trois points, qu’ils ont accepté.
Premier point : le relèvement des prix à la production. Il n’est pas acceptable que le revenu des producteurs bovins continue de baisser, ni que les prix à la consommation continuent à grimper avec un kilo de viande à 15 ou 17 euros sur les étals alors qu’il a été payé 3 euros au producteur, qu’il soit du Centre, de Loire-Atlantique ou ailleurs. (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)
Deuxième point du plan de sortie de crise : je souhaite que l’interprofession se réunisse enfin au complet et que certains acteurs qui pratiquaient la politique de la chaise vide reviennent à la table de négociation. C’est ce qu’ils ont accepté ce matin. Nous pourrons alors traiter de l’ensemble des questions qui concernent la filière, que ce soit la meilleure valorisation des races à viande, Salers, Blonde d’Aquitaine et toutes les autres, qui font notre fierté, la contractualisation ou la meilleure valorisation du travail des éleveurs.
Troisième point accepté par l’interprofession : nous pourrons disposer, dès la fin de l’année 2010, d’un premier rapport de l’Observatoire des prix et des marges portant exclusivement sur la formation du prix dans le domaine de la viande bovine, afin qu’une nouvelle fois, les producteurs soient mieux rémunérés et que leur travail soit reconnu à sa juste valeur. (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)